Chaque peintre a son mentor : Picasso doit beaucoup au Greco et à ses personnages faméliques et étirés. Gustave Courbet s’est longtemps inspiré de Géricault et Velasquez. Georges de la Tour est un des continuateurs les plus originaux du Caravage, etc…
Comme il se doit, Raoul Scipioni-Guenancia se réclame du maître français de l’hyperréalisme du XXème siècle : Gérard Schlosser
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Gérard Schlosser… et moi !
Né en 1931, Gérard Schlosser pose dans son atelier. Le peintre vit et travaille à Paris.
Dès ses premières toiles dans les années 60, Gérard Schlosser fait le choix de la figuration : fragments de corps peints en aplat parfois cernés de noir, dans la lignée des artistes pop art américain comme Tom Wesselman.
Tu sais que Josette va se marier 1970
L 'opus 1965
La pause / 1967
C’est en 1970 que Gérard Schlosser a recours à la photographie. Il systématise par la suite ce procédé comme d’autres artistes français associés à l'Hyperréalisme ou à la Figuration narrative comme Jacques Monory ou Bernard Rancillac. L’usage de l’épiscope qui permet de projeter une image sur la surface de la toile se généralise. Son oeil de peintre va devenir une caméra qui va donner des moments de peinture hyperréaliste d’une pure beauté cinématographique, aux focus et aux cadrages très prononcés, dont les titres évocateurs assument un rôle déterminant dans ce processus : sommes nous finalement devant une peinture, une photo ou dans un film de Claude Sautet en arrêt sur image ?
Voici quelques œuvres éloquentes du maître et, en vis à vis, certaines de mes peintures dont vous retrouverez peut-être la source d'inspiration.
Ca sent bon / 1973 : Gérard Schlosser VS Nationale 7 / 2011 : Raoul Scipioni-Guenancia
L'eau est trop froide / 1973 : GS VS Peau verte / 2008 : RSG
Il a du mal en maths / 1974 GS VS Allo-papa-tango-charlie / 2010 : RSG
Du 6 au 14 / 1974 : GS VS Transport amoureux / 2013 : RSG
Il n'ose pas y croire / 1988 : GS VS Des hauts et des bas / 2012 : RSG
Toutefois entre Gérard Schlosser et Raoul Scipioni-Guenancia, la façon technique de réaliser un tableau diffère, et cela mérite qu'on s'y arrête :
1/ Chez Gérard Schlosser, le croquis préparatoire est une photo redimensionnée, coupée, recadrée, collée sur une autre photo, puis projetée en diapositive sur une toile.
Le peintre peut alors se mettre à ses pinceaux en suivant chaque détail de la photo sur son châssis. La reproduction et l’interprétation hyperréaliste ne font plus qu’un !
2/ Chez Raoul Scipioni-Guenancia, le croquis préparatoire est une photo retravaillée sur ordinateur à l’aide d’un logiciel graphique. Les contours de cette photo sont ensuite redessinés au trait sur une feuille de papier. Alors commence une mise en homothétie manuelle sur la toile, selon la méthode des carreaux que tous les peintres classiques ont utilisés pour reproduire leurs croquis préparatoires.
Cette différence technique est importante car elle induit que la peinture de Gérard Schlosser
est un hyperréalisme encore plus
« réaliste » que la réalité...
C'est en novembre / 1991
Gérard Schlosser
... Alors que la peinture de Raoul
Scipioni-Guenancia s’autorise
une interprétation
hyper-figurative, voir onirique
du sujet, et fleurte avec les sirènes du surréalisme.
Promenade au pied de la falaise / 2016
Raoul Scipioni-Guenancia
Comme l’affirme Louis Doucet* en 2014 : « La peinture de Raoul SCIPIONI-GUENANCIA appartient à un courant hyperréaliste narratif, sensuel et érotique, tel que le pratique
Gérard Schlosser. Avec l’humour et la dérision en plus… »
*Vice-Président Mac Paris
La conclusion de cette comparaison revient au peintre Edgar Degas, à propos des influences : « le secret, c’est de suivre les avis que les maîtres nous donnent par leurs œuvres
en faisant autre chose que ce qu’ils ont fait. »
A bientôt pour une nouvelle chronique picturale !
Raoul Scipioni-Guenancia
j'adore les pieds au bord de la falaise...